Au roi, au roi

Publié le par Ronald

Comme chaque année à pareille époque, notre Roi albert a prononcé son discours dez Noël

Je voudrais d'abord dire aux travailleurs de Volkswagen Forest et à leurs familles, ainsi qu'à ceux des firmes sous-traitantes, combien je partage leur profonde déception à la suite de la très importante restructuration de l'usine VW. Je sais que les autorités font tout pour trouver des solutions.

Par ailleurs, il est souvent question ces temps-ci d'abus de biens sociaux et de ressources publiques. Je voudrais faire deux remarques à ce sujet.

1.Aucune personne n'est au-dessus de la loi et la Justice doit pouvoir faire son travail en toute indépendance.

2.Lorsque la justice établit des détournements, il me semble équitable que la réparation concerne tous ceux qui en ont tiré avantage.

Mesdames et Messieurs, Le temps de Noël et du Nouvel An est une période qui nous prédispose à une réflexion sur la paix. Que faisons-nous, que pouvons-nous faire, pour être des artisans de paix dans notre famille, dans notre pays et même au-delà. Nous savons fort bien que l'absence de conflit ne signifie pas nécessairement la paix. La paix implique bien plus. Elle demande surtout que chacun cultive une attitude de respect et de bienveillance vis-à-vis de l'autre, quelle que puisse être sa différence.

Dans notre monde, les grands comme les petits foyers de violence sont malheureusement très nombreux. Des antagonismes raciaux, ethniques ou religieux sont souvent exacerbés. Notre pays n'est pas indifférent à ces situations douloureuses. En effet, il joue un rôle actif en faveur de la paix et s'y emploie de différentes manières.

Tout d'abord, par le dynamisme et la créativité de notre diplomatie. Cette année, par exemple, la Belgique a assumé la Présidence de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. Cette Organisation est active notamment en Europe de l'Est et dans le Caucase. Au-delà de son mandat de base, l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe joue un rôle important dans le domaine des droits de l'homme, dans la protection des minorités, dans la liberté de la presse, dans l'observation d'élections libres et plus généralement, dans le développement de la démocratie.

J'ai eu l'occasion de rendre visite à cette Organisation et à ses dirigeants en septembre, à Vienne. J'ai été frappé d'entendre ses responsables me dire combien la Belgique multiculturelle donnait à notre diplomatie une aptitude toute spéciale à rapprocher les points de vue, à trouver des terrains d'entente, et à promouvoir la paix.

Ce sont ces mêmes qualités qui ont contribué au fait que 180 pays ont choisi la Belgique pour devenir, à partir du 1er janvier prochain, et pendant deux années, membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies. C'est un beau défi pour nous.

La diplomatie, hélas, n'est pas toujours en mesure de prévenir ou de résoudre des conflits. Il arrive même souvent qu'une force militaire soit nécessaire pour maintenir une paix fragile ou pour la rétablir. Aujourd'hui, plus de 1.100 de nos soldats sont déployés à travers le monde, principalement dans les Balkans, au Liban, au Congo et en Afghanistan. L'objectif de leur mission varie. Au Kosovo et en Bosnie notre présence consiste à prévenir une nouvelle guerre civile dans les Balkans. Au Liban nous participons au rétablissement de la paix. Au Congo nous contribuons à protéger la démocratie. Nous sommes présents en Afghanistan pour éviter le retour des Talibans.

Fin septembre, j'ai rencontré à la base de Beauvechain, des unités en partance pour le Liban, et le Kosovo. J'ai été frappé par la motivation, l'engagement et la bonne préparation des hommes et des femmes qui en faisaient partie.

Je saisis cette occasion pour dire à tous ceux qui participent à ces opérations que nous sommes fiers du travail qu'ils accomplissent et qu'en cette période de fin d'année, le pays tout entier pense spécialement à eux et à leurs familles.

Il est encore un troisième moyen par lequel la Belgique contribue à la paix : il s'agit de la Coopération au Développement. La grande pauvreté, les privations et les maladies qui sévissent dans beaucoup de parties du tiers monde constituent une injustice sociale majeure, et il est vrai que sans justice il n'y aura pas de véritable paix. Le développement ne serait-il pas alors une définition moderne de la paix ?

Notre pays contribue activement à des projets de développement dans dix-huit pays partenaires. De nombreux coopérants belges y travaillent et je veux aujourd'hui leur rendre un hommage particulier.

J'espère aussi très vivement qu'un nouveau partenariat puisse se développer avec le Congo, où les populations ont tellement souffert ces dernières années, mais où des perspectives nouvelles s'ouvrent à présent.

Voilà, Mesdames, Messieurs, quelques réflexions que je voulais partager avec vous à propos de la paix.

Il est évident que notre pays, dans ses actions en faveur de la paix, partout dans le monde, ne sera vraiment crédible que si à l'intérieur même de nos propres frontières le respect mutuel, l'entente et la cohésion seront la réalité et pas la fiction. C'est le voeu que la Reine et moi et toute notre famille formons pour cette nouvelle année.

A chacun et à chacune de vous nous souhaitons de chaleureuses fêtes de Noël et un heureux Nouvel An.

Die Königin und ich, sowie unsere ganze Familie, wünschen Ihnen ein frohes Weihnachtsfest und ein glückliches neues Jahr."

Publié dans Revue de Presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article